Bentonia - photo de Jocelyn Richez Bentonia est un petit bled pommé en pleine cambrousse au sud du delta. Ce patelin ne serait jamais sorti ne l'anomymat s'il n'avait été le village de quelques fameux musiciens au style particulier, le Bentonia blues.

Blues à Bentonia

Living blues 249 Les principaux bluesmen de Bentonia sont Henry Stuckey (1897 - 1966), Skip James (1902 – 1969), Jack Owens (1904 - 1997), Bud Spires (1931 - 2014) et Jimmy "duck" Holmes.
C'est Henry Stuckey qui est à l'origine du country blues de Bentonia, un peu accidentellement. Alors qu'il servait en France pendant la Première Guerre mondiale, Stuckey a appris un accord de guitare en E mineur à partir de soldats noirs des Bahamas. A son retour en 1919, il incorpore l'accord à son jeu de guitare et le transmet à Skip James, un jeune guitariste à qui il apprend à jouer vers 1924. Skip James utilisa le fameux accord en E mineur sur plusieurs des 18 faces qu'il enregistra pour la Paramount en 1931, donnant un son étrange et plaintif. Quelques guitaristes de Bentonia comme Jack Owens, Cornelius Bright et Jimmy "duck" Holmes ont repris l'accord. Malheureusement, Henry Stuckey, le père du Bentonia blues n'a jamais enregistré.

Blue Front Cafe

107 W Railroad Avenue
Blue Front Cafe - photo de Jocelyn Richez Jimmy duck Holmes et Stacey Vaughn au Blue Front Cafe - photo de Jocelyn Richez Carey and Mary Holmes ont ouvert le Blue Front Café en 1948. C'est un des fils du couple Jimmy "duck" Holmes qui prend la suite après le décès de Carey Holmes en 1970. C'est dans ce Juke-Joint que se sont produit tous les bluesmen locaux.

Blue Front Cotton Gin

Blue Front Cotton Gin - photo de Jocelyn Richez Jimmy duck Holmes et Stacey Vaughn sur la scène du Blue Front Cotton Gin - photo de Jocelyn Richez Le Blue Front Cotton Gin se situe juste à côté du Blue Front Café. C'est un grand hangar en tôle ondulée comprenant une vaste scène.

Jimmy "duck" Holmes

Jimmy duck Holmes - photo de Jocelyn Richez Jimmy "duck" Holmes est né en 1947 à Bentonia. Il a appris à jouer de la guitare vers 1957 avec Henry Stuckey. Il devint le propriétaire du Blue front cafe en 1970. Il joua fréquemment avec Jack Owens devant le blue front cafe. Suite à une visite au Blue front cafe, Jeff Konkel (de Saint Louis) décide créer le label Broke and Hungry Records pour enregistrer Jimmy "duck" Holmes. Finalement, il enregistra 4 cd (au Blue front cafe) pour le label Broke and Hungry Records.
En 2008, il apparait dans le film documentaire "M for Mississippi" produit par Konkel et Roger Stolle.
CD Jimmy duck Holmes CD Jimmy duck Holmes CD :
Back to Bentonia (Broke and Hungry Records - 2006)
Done Got Tired of Tryin' (Broke and Hungry Records - 2007)
Gonna Get Old Someday (Fat Possum - 2008)
Ain't It Lonesome (Broke and Hungry Records - 2009)
"Christmas Alone" / "Merry Christmas, Baby" (Broke and Hungry Records - 2011)
It is what it is (blue front records - 2016)
Live at Briggs farm (blue front records - 2016)

maison de Bud Spires

Cannon street (à l'angle avec Cannon avenue)
maison de Bud Spires - photo de Jocelyn Richez Bud Spires chez lui - photo de Jocelyn Richez Bud Spires est un harmoniciste aveugle qui est connu des fans de blues du monde entier grâce au film "Deep blues" de Robert Mugge (1991) où il accompagne le guitariste Jack Owens (décédé quelques mois avant mon passage) chez lui, à Bentonia.
Sachez pour l'anecdote que la rencontre (en 1997) s'est effectué par l'intermédiaire de l'épicier (sans doute Jimmy "duck" Holmes) qui est un ami de Bud Spires. Il nous a amené dans sa voiture (abandonnant momentanément l'épicerie) chez Bud Spires qui habite à quelques centaines de mètres de là de l'autre côté de la voie de chemin de fer.

vidéo de Bud Spires: Easy Ridin' Buggy (1978)

maison de Jack Owens

107 Fountain Street
maison de Jack Owens vidéo de Jack Owens et Bud Spires

tombe de Jack Owens

Day cemetery - Scotland road (nord est de Bentonia)
tombe de Jack Owens - photo de Jocelyn Richez tombes de Mable et Jack Owens - photo de Jocelyn Richez Jack Owens (17/11/1904 - 09/02/1997)
Il s'agit d'un double monument qu'il partage avec sa femme Mable Owens (04/07/1912 - 04/01/1990). Entre les deux pierres tombales se trouve un pot de fleur avec une guitare.
Pour se rendre au cimetière, prendre Cannon avenue (qui devient la route 433) vers l'est. Passer devant la Pleasant Grove Missionary Baptist Church et le panneau Mississippi blues trail de Jack Owens, prendre à droite la Scotland road, passer devant la old liberty MB church (où a eu le lieu la cérémonie des funérailles de Jack Owens), continuer encore quelques centaines de mètres puis tourner à droite sur un chemin en gravier dans la foret, le day cemetery se trouve un peu plus loin sur la droite.

tombe d'Henry Stuckey

Pleasant Grove Missionary Baptist Church cemetery - road 433 (nord est de Bentonia)
Pleasant Grove Missionary Baptist Church - photo de Jocelyn Richez tombe d'Henry Stuckey - photo de Jocelyn Richez Henry Stuckey (11/04/1897 - 09/03/1966)

Mississippi blues trail

panneau Blue front cafe - photo de Jocelyn Richez site officiel du Mississippi blues trail

Le Mississippi blues trail a posé trois panneaux à Bentonia :
- Blue front cafe (107 W Railroad Avenue)
- Jack Owens (Cannon road - 433 - à la sortie de Bentonia vers le cimetière)
- Skip James (Hwy 49 au croisement de Wilson street)

Blue front records

CD Jimmy duck Holmes site internet

Bentonia blues festival

Bentonia blues festival - photo de Jocelyn Richez site internet
page facebook du festival

Extrait d'une interview d'Elmore D (Blues & Co n°19)

Jack Owens et Bud Spires B&C: As-tu une anecdote croustillante issue de l'un de tes nombreux périples aux Etats-Unis ?

Elmore D: Pour l'histoire j'adore l'Etat du Mississippi et je recherche des endroits particuliers. Avec ma femme je voulais retrouver la tradition de Skip James, alors je suis allé à Bentonia Mississippi ville dans laquelle il habitait, et j'ai rencontré Jack Owens qui était le dernier guitariste à avoir joué avec Skip, et avec qui j'ai fait le boeuf. Un après-midi je suis allé chez Jack Owens, on a bu deux bouteilles de Jack Daniel's, et d'un coup il m'a demandé beaucoup d'argent, et comme je n'en avais pas il m'a cassé la gueule et m'a foutu dehors en me criant que je vivais avec sa musique ! David Evans grand spécialiste du blues, chercheur à l'université de Memphis et éminent musicologue, m'a raconté qu'il avait essayé de faire venir Jack Owens en Europe, mais comme il n'avait pas de visa, il l'avait emmené à Washington pour obtenir une dérogation, et le portique de sécurité des services administratifs sonnait à chaque fois qu'Owens passait. Et bien il avait un flingue à la ceinture, Jack Owens se promenait toujours avec un flingue à la ceinture ! Si j'avais su, je me serai beaucoup plus méfié ...Mais ça reste quand même un souvenir extraordinaire.

Copyright © Jocelyn RICHEZ 2019

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