James "Boo Boo" Davis à l'espace J.R. Caussimon, Tremblay le 16/12/2000


'Boo Boo' Davis 'Boo Boo' Davis 'Boo Boo' Davis
'Boo Boo' Davis 'Boo Boo' Davis Jan Mittendorp
Jan Mittendorp et 'Boo Boo' Davis Jan Mittendorp et 'Boo Boo' Davis
Jan Mittendorp et 'Boo Boo' Davis Jan Mittendorp et 'Boo Boo' Davis
Jan Mittendorp et 'Boo Boo' Davis Jan Mittendorp et 'Boo Boo' Davis


Décidément, ce mois de décembre 2000 est exceptionnel pour les amateurs de blues parisiens ! Quel feu d'articifice !
Après un bon cru de la nuit du blues à Bagneux (avec en particulier Lil'Ed), un excellent concert de Big Bill Morganfield au New Morning, le concert de James "Boo Boo" Davis hier à l'espace JR Caussimon était le 3ème événement blusistique en exactement une semaine. Et il ne faut pas oublier que la semaine précédente, Magic Slim et les teardrops jouaient au Méridien alors que Holly Maxwell, Paris Slim, Fillmore Slim et JJ. Malone se produisaient au Maxwell café. Un véritable feu d'artifice, je vous dis.

On attendait hier un Boo Boo Davis batteur (et chanteur) et on a découvert un Boo Boo Davis uniquement chanteur (enfin presque puisqu'il joue aussi de l'harmonica). La batterie, il en a joué toute sa vie (il a notamment accompagné Little Walter, Sonny Boy Williamson, Little Milton, Elmore James, BB King et Arthur Williams) et apparemment il a envie de tourner la page pour se consacrer au chant et surtout occuper le devant de la scène. Et on ne va pas s'en plaindre car ce type a un vrai charisme, une forte personnalité qui ne demande qu'à s'exprimer. Il a une dégaine et un jeu de scène très théatral qui rappelle inévitablement Little Arthur Duncan, dont la trajectoire est tout à fait comparable: naissance et enfance dans le Mississippi, plus précisément dans le delta (à Indianola pour Arthur Duncan, à Drew pour Boo Boo Davis) une migration vers le nord (Chicago pour Arthur Duncan, à Saint Louis pour Boo Boo Davis) avec une vie dans un des pires ghettos des EU (le west side Chicago pour Arthur Duncan, East Saint Louis pour Boo Boo Davis) une carrière musicale longtemps réduite au circuit des juke joints (Boo Boo Davis joue depuis 18 ans tous les vendredis et samedis au Tubby's Red Room à East St Louis) et une reconnaissance internationale tardive (Arthur Duncan a 66 ans, Boo Boo Davis 57).
Hier, James "Boo Boo" Davis s'est présenté à l'espace JR Caussimon de Tremblay tout de rouge vétu et il a très rapidement enflammé le public par ses qualités an et sa voix puissante et rocailleuse qui rappelle forcément le grand Howlin' Wolf, surtout quand il y ajoute des hurlements de loup. Non seulement, c'est un bon compositeur qui a un répertoire original, mais il était aussi très bien accompagné par Jan Mittendorp (à la guitare) et son groupe hollandais. Voilà des musiciens qui ont su parfaitement se mettre au service de la vedette "Boo Boo" Davis non sans prendre de jolis soli, en particulier Jan Mittendorp (c'est quand même le big boss de Crossroads et Black & Tan) et aussi le jeune pianiste dont je ne connais pas le nom mais qui m'a fait forte impression notamment sur le boogie woogie qui a ouvert le second set.
Le rappel avec une excellente reprise de High Heel Snicker était original, les musiciens arrivant un par un (batteur puis bassiste puis pianiste puis guitariste et enfin le chanteur "Boo Boo" Davis) et repartant en ordre inverse. C'était bien fait et l'effet fut réussi.
Comme Arthur Duncan un mois auparavant, Boo Boo Davis a obtenu un gros succès tout à fait mérité, ses CD se sont vendus mieux que des petits pains et il s'est fait un plaisir de les dédicacer se faisant prendre en photo avec la moitié de la salle. Vraiment, ce fut encore une superbe soirée, une de plus à l'espace JR Caussimon où on n'est rarement déçu par la programmation blues.


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