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jeudi 22 mai 2003
Nous arrivons à l'aéroport O'Hare de Chicago en fin d'après midi. Nous avons tout juste le temps de récupérer la voiture de location, de passer à l'hôtel et de dîner avant d'aller passer la soirée en club.
Johnny B Moore et Shirley Johnson au Blue Chicago on Clark
Pour cette première soirée à Chicago, le programme est plutôt alléchant et nous n'avons que l'embarras du choix entre Johnny B Moore + Shirley Johnson au Blue Chicago on Clark, Willie Kent + Patricia Scott à l'autre Blue Chicago, Phil Guy au Kingston Mines avec Detroit Junior en première partie, Eddie Taylor Jr au Rosa's, Ken Saydak à Aurora, etc...
Finalement, nous faisons le choix de la proximité en allant au Blue Chicago on Clark, situé dans le centre de Chicago. Même si, avec l'excitation du voyage, la fatigue due à l'important décalage horaire ne se fait pas encore trop ressentir, nous préférons être raisonnable pour cette première soirée. Je sais bien que le Blue Chicago on Clark est un club pour touristes (sans être non plus un piège à touristes !) où les artistes sont "fonctionnarisés" mais l'affiche est belle, Johnny B Moore et Shirley Johnson sont des artistes de grande qualité, des figures marquantes du Chicago blues contemporain, de surcroît très rare en Europe. Les autres clubs, nous aurons le temps durant le séjour de les fréquenter.
Johnny B Moore est un personnage extrêmement réservé, un introverti, un taciturne, et c'est avec sa guitare qu'il s'exprime le mieux. Car, c'est indiscutablement un immense artiste, pas un grand compositeur, mais un vrai bluesman, un type vraiment touchant, poignant, émouvant qui joue un blues très traditionnel d'une profondeur inouie. Bon, sa musique à l'image du personnage n'est pas d'une grande gaieté, ce n'est pas idéal pour danser, mais c'est de toute beauté. On l'apprécie d'autant mieux dans l'ambiance intime et freutrée d'un petit club comme le Blue Chicago on Clark. Et, son côté réservé est ici atténué par sa collaboration avec la chanteuse Shirley Johnson, explosive, au chant puissant typique des chanteuses de la windy city. Les caractères antagonistes et complémentaires de ces deux personnalités génèrent une association des plus intéressantes.
Johnny B. Moore - photo de Jocelyn Richez Shirley Johnson - photo de Jocelyn Richez
vendredi 23 mai 2003
théatre aragon - photo de Jocelyn Richez Green Mill - photo de Jocelyn Richez
Nous profitons de la matinée pour visiter un peu Chicago, avec d'abord un tour dans le north side, où nous découvrons, non loin du lac Michigan le Green Mill, l'un des plus vieux clubs de la ville, plus un club de jazz & swing qu'un club de blues, un club réputé pour avoir été dans les années 30 le repère d'Al Capone. Et le décor a de toute évidence peu changé.
Nous prenons ensuite la Lake Shore Drive, la grande avenue qui longe le lac Michigan en direction du sud. Une petite halte devant la maison de Muddy Waters et nous découvrons avec satisfaction que l'état de la maison s'est considérablement amélioré depuis notre précédent passage, non seulement, des carreaux ont remplacé les planches mais surtout, un panneau évoquant Muddy Waters (illustré de 3 photos) a été installé devant la maison.
Nous prenons ensuite la route du Michigan car nous sommes attendu à Grand Rapids dans l'après midi. Et, il faut bien reconnaître que la première partie du trajet passant par l'Indiana est sinistre; Nous ne nous attardons pas à Gary.
lundi 26 mai 2003
Homewood - tombe de Luther Allison
la tombe de Luther Allison - photo de Gérard De Castro De retour sur Chicago après quelques jours passés dans le Michigan, nous faisons un petit détour par Homewood au niveau de la 175ème rue pour aller au Washington Memory Gardens Cemetery, pour aller se recueillir sur la tombe du grand Luther Allison. Nous nous attendions à trouver un cimetière du même type que ceux que l'on peut trouver en France, et quelle ne fut pas notre surprise en découvrant ce cimetière au format XXL, à l'américaine, dans lequel les visiteurs se déplacent en voiture !
Passé cet effet de surprise, nous nous commençons à nous demander si nous allions trouver la tombe de Luther dont l'emplacement n'est de toute évidence pas indiqué. Et puis, seuls blancs parmi des visiteurs tous noirs, nous n'étions pas très à l'aise. Coup de chance, nous avions dans le coffre de la voiture le dernier numéro du magazine "living blues" dans lequel figurait justement une photo de la tombe de Luther. C'est en examinant attentivement cette photo et le décor que nous avons pu trouver la tombe, situé pratiquement à l'entrée du cimetière.
New Orleans Beau au Lee's Unleaded
New Orleans Beau - photo de Jocelyn Richez Nous prenons une chambre d'hôtel dans le south side Chicago car le soir nous avons décidé d'aller au Lee's Unleaded Blues Club au niveau de la 74ème rue. D'après le programme (sur le Chicago Reader - section 3, la référence !), c'est Vance Kelly qui est à l'affiche. Mais, surprise en arrivant, Vance Kelly n'est pas là et nous sommes accueillis par Samuel Abraham qui nous annonce que le concert de Vance Kelly annoncé par le Chicago Reader est remplacé par un concert de New Orleans Beau. Nous sommes évidemment déçus par cette nouvelle, d'autant plus que l'on n'a jamais entendu parlé de ce New Orleans Beau. Néanmoins, n'ayant pas beaucoup de solutions de remplacement en ce début de semaine et voulant néanmoins découvrir ce club et son ambiance dont nous avions largement entendu parler, nous décidons de rester. Et nous n'allons pas le regretter !!!
Non seulement, nous découvrons New Orleans Beau (alias Robert LeBeau Jr) un jeune chanteur typique du chitlin circuit, un séducteur tiré à quatre épingles possédant une belle voix acidulée et puissante, au style éclectique, majoritairement soul blues mais aussi avec un deuxième set très funk, parfois limite rap / hip-hop destiné à faire danser le public. Et ça marche. Et Samuel Abraham présentateur de la soirée et showman exceptionnel en rajoute en venant danser aux côtés de New Orleans Beau. La salle est en effervescence, tout le monde en danse, y compris nous, les français. L'ambiance est vraiment festive et conviviale. Charlie Mack, autre vedette locale, remplace New Orleans Beau sur scène l'espace de quelques titres et rencontre un beau succès. Une bien belle soirée qui nous laisse plein de souvenirs !
mardi 27 mai 2003
visite du loop
le loop - photo de Jocelyn Richez La journée du mardi est consacrée à des activités purement touristiques, profitant d'une belle journée (enfin !), nous décidons de nous balader dans le centre de Chicago, de parcourir le loop, ses monuments, ses oeuvres d'art, ses boutiques.
Mike Wheeler au B.L.U.E.S.
Mike Wheeler - photo de Jocelyn Richez En soirée, nous décidons d'aller au B.L.U.E.S., notre club préféré dans le north side. C'est aussi l'occasion de découvrir un jeune musicien: Mike Wheeler. Si ce n'est pas un showman comme New Orleans Beau la veille, c'est un excellent guitariste au style typiquement Chicago blues, et surtout un musicien qui joue ses propres compositions, ne se contentant pas comme beaucoup d'aligner les standards. Encore une intéressante découverte !
J'apprends en allant discuter avec lui à la fin du concert qu'il est aussi le guitariste du groupe Big James and the Chicago playboys qui venait de jouer durant deux semaine à l'hôtel méridien à Paris !
mercredi 28 mai 2003
mid south Chicago blues festival
Le Mid South Chicago Blues festival est un formidable festival qui se déroule traditionnellement la veille du premier des quatre jours du Chicago Blues Festival. Si ces deux festivals sont proches dans le temps et dans l'espace, néanmoins, beaucoup de paramètres les distinguent. Si le Chicago Blues Festival est une énorme machine qui dure 4 jours avec 5 scènes distinctes situées à Grant Park en plein centre de Chicago, un événement qui attire les amateurs du monde entier; au contraire, le Mid South Chicago Blues festival ressemble plus à une fête de quartier organisée avec des moyens limités (et en particulier très peu de promo) dans un quartier réputé difficile au coeur du fameux southside (Bronzeville). Mais, c'est aussi une occasion unique de fréquenter de ghetto, d'assister à un festival de qualité dans une ambiance authentique et haute en couleur. Car, malgré les moyens visiblement limités, l'affiche est toujours de qualité, rassemblant généralement des musiciens du quartier. L'année dernière, j'avais pu y écouter notamment John Primer, Billy Boy Arnold et Eddie C Campbell, mais aussi l'excellente chanteuse Jessie et le phénoménal Lil' Scottie, Angela Walker en duo avec Billy Boy Arnold sachant que Bobby Rush était prévu plus tard dans la soirée; cette année, les têtes d'affiche étaient Vance Kelly et Phil Guy, mais aussi Jessie, Lil' Scottie, Pat Smillie et d'autres artistes moins connus issus du quartier. La richesse de scène blues du southside est encore impressionnante.
Première constatations en arrivant sur place, le site du festival a encore changé de place par rapport à l'année précédente, la scène installée auparavant sur la 39ème rue s'est déplacée d'une centaine de mètres pour prendre place au beau milieu d'une vaste pelouse. Contrairement au Chicago Blues festival des jours suivant où les horaires sont scrupuleusement respectés, où tout est réglé presque à la seconde près, au "Mid South", il faut toujours prévoir du retard par rapport aux horaires indiqués sur l'affiche. Ca laisse l'occasion d'aller discuter un peu avec Vance Kelly en écoutant la musique diffusée dans les haut parleur en attendant le début du festival. Et justement, on peut entendre la fameuse version de "Wall to wall" de Johnny Taylor par Vance Kelly (album "Call me"); bonne mise en condition !

Mid south Chicago Blues festival 2003 - photo de Jocelyn Richez Le temps passe et le ciel gris est de plus en plus chargé, commençant à devenir franchement menaçant, sachant que tout ici est découvert, y compris la scène. Le festival débute par une chanteuse inconnue et ce qui devait arriver arriva, elle n'a pas eu le temps de terminer son premier morceau qu'une énorme averse éclata. Vite, nous nous sommes réfugié dans la voiture garée à proximité espérant au départ que ce ne soit qu'une petite averse. Hélas, la pluie tomba violemment toute l'après midi jusqu'au soir, obligeant les organisateurs à tout démonter en vitesse et sous une pluie battante. C'est un peu frustrés que nous sommes rentrés à l'hôtel ayant sans doute assisté au plus court festival de l'histoire du blues, digne du guiness book des records !
Sharon Lewis au Rosa's
Sharon Lewis - photo de Jocelyn Richez Sharon Lewis - photo de Jocelyn Richez
En ce mercredi soir et à la veille de l'ouverture du Chicago Blues Festival, nous optons pour le Rosa's, un club réputé du west side. C'est cette fois l'occasion de découvrir une jeune chanteuse: Sharon Lewis.
Curieusement, le club est quasi-désert. Sharon Lewis, dans un style typiquement Chicagoan fait preuve de grandes qualités vocales mais sa prestation est un peu gâchée par un groupe très moyen et en particulier un guitariste japonais à côté de la plaque. En fin de concert, Sharon Lewis est rejointe sur scène par un jeune guitariste du quartier aux allures de Popa Chubby (Bob Bleine si j'ai bien compris son nom) qui prend la place du guitariste japonais et c'est déjà beaucoup mieux !
Après le concert, Sharon Lewis nous annonce qu'elle joue le lendemain sur la scène Gibson au Chicago Blues festival accompagnée par un autre groupe, apparemment son groupe régulier. Ca promet !


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